Gaza : Du surhomme au surhumain.
Des images qui dépassent l'entendement. Un Palestinien, dont le frère vient de mourir, massacré par une bombe israélienne, exprime sa foi inconditionnelle en Dieu. Il dit, il crie que son frère est désormais un martyr et qu'il est au paradis. Un autre Palestinien, ayant perdu ses enfants, les embrasse une dernière fois. Son visage est serein, souriant presque. Nulle haine, nulle colère, nul appel à la vengeance, simplement l'acceptation parfaite de la volonté de Dieu.
Ce n'est pas un 'conflit' religieux, mais ce sont deux paradigmes radicalement différents qui s'affrontent. Ici, on proclame sa foi dans le nationalisme, dans la supériorité raciale, dans les terres. On dit sa haine et sa volonté de dominer l'autre.
Là-bas on s'en remet à Dieu, on se soumet à sa toute-puissance, on réside dans la demeure de Sa lumière.
La sécularisation a fait de la foi un événement mineur, dénué de sens, une relique du temps passé, qu'on confine dans l'espace privé. Mais la foi est vivante, dotée du pouvoir de déplacer des montagnes. Le génocide des Palestiniens symbolise, à mes yeux, la confrontation entre les dieux de la sécularisation, un 'dieu' qui n'en est pas un, la divinisation de l'homme, de l'ethnie, des terres, du nationalisme, et le Dieu unique, qui dépouille l'homme de ses appartenances, qui l'inscrit dans une temporalité éphémère. Il n'est rien et ne possède rien ; la vie éternelle commence après la mort. La foi, bien sûr, peut susciter la violence. Mais la foi authentique, quand elle est l'expression d'une spiritualité profonde, est nécessairement une œuvre de paix. C'est, dans un sens, un 'conflit' existentiel, entre les partisans de la transcendance du dieu absent, des dieux de la terre et de la temporalité, et les partisans de la transcendance du Dieu unique et des promesses de l'au-delà. La violence des dieux de l'instant est la violence de leur vulnérabilité, d'un projet voué à l'échec. Le frère du martyr le sait bien, le père des enfants martyrs le sait bien, nous nous tenons à la lisière d'une mort qui est la vraie vie. Et celui qui a cessé d'avoir peur de la mort est libre. Et celui qui se divinise pour échapper à la mort est un esclave.
Il ne s'agit pas de parvenir au surhomme Nietzschéen, volonté de puissance et de dépassement, mais au surhumain de la foi, volonté de la pleine soumission à la lumière.
Nous devons, en d'autres termes, choisir, être l'esclave consentant de la terre ou l'esclave de Dieu.
Et que ces images demeurent en nous, tout le temps, ces martyrs, les visages de ces enfants, des anges, semblables à des étoiles dans ces champs dévastés de sang et de haine, qui brillent de tous leurs feux et qui continuent de nous indiquer la voie de la foi, de la vraie foi.
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